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Rechercher Derniers commentairesle cannibalisme est 'il plus immoral que les guerres fomentées par le pouvoir secret ?
Par Eunuque ., le 30.09.2019
nous sommes l'un des principaux fournisseurs en gros et de détail des produits chimiques de recherche tels que
Par Anonyme, le 16.05.2017
vous avez oublier de citer un ouvrage tres important de verne de sa derniere periode le '' village aerien '
Par Nikos, le 13.11.2013
des fautes de français! mais bonne synthèse.
Par HELARY, le 16.03.2011
qui a écrit quel article?
Par M. HELARY (examina, le 16.03.2011
· POURQUOI UN TEL INTERET AU CANNIBALISME?
· ANNEXE ET CONCLUSION: Les rites cannibales, le "bon sauvage"
· PRESENTATION ET INTRODUCTION
· DE QUOI JULES VERNE S'EST IL INSPIRE?
· EXTRAITS DES TEXTES ET COMMENTAIRES
· COMMENT SON SIECLE INFLUENCE SA VISION DU CANNIBALISME?
· QU'APPORTE LE THEME DU CANNIBALISME A SON OEUVRE?
· SOMMAIRE
· BIBLIOGRAPHIE
Date de création : 03.12.2010
Dernière mise à jour :
17.02.2011
9 articles
(image: reproduction de Saturne dévorant ses enfants, Francisco de Goya, 1823)
Jules Verne n'est pas le premier à s'être penché sur le sujet du cannibalisme. Au cours de son siècle et des précédents, de nombreux artistes, écrivains et scientifiques avait déjà ressenti le même attrait pour ce thème et decidé de le traiter dans leur oeuvre. Les exemples présentés ci-dessous semblent être ceux qui l'ont le plus vraisemblablement inspiré, de part leur proximité temporelle ou leur approche négative du sujet.
Les sources d'intérêt et de connaissance de Jules Verne, ont été principalement des sources littéraires. Par exemple, le récit auquel il s'est inspiré davantage est celui de Robinson Crusoe de Daniel Defoe. Il reprend le thème de Robinson sans arrêt dans la plupart de ses oeuvres, comme L'Ile mystérieuse, Deux ans de vacances ou encore dans L'Ecole des Robinsons (comme le montre bien le titre!). Dans l'oeuvre de Daniel Defoe on voit bien le dégoût éprouvé par Robinson envers les cannibales, l'envie de tuer ces "bêtes sanguinaires" le prend parfois même; cependant, il finit par comprendre le poids de la tradition sur cette population. Cette recherche de compréhension n'est pas régulièrement poursuivie pas Jules Verne. S'il accepte mieux la violence anthropophage des Néozélandais en raison de leur courage face à l'envahisseur anglais, il refuse tout pardon aux Africains, considérés comme des "sous-hommes", des "fauves à face humaine". Il reprend en cela la vision contrastée de Robinson, mais cette fois sans la notion d'évolution du point de vue. Son avis reste fortement "anti-cannibale".
Un autre auteur duquel il s'inspire et qu'il apprécie beaucoup est Edgar Allan Poe (1809-1849) en particulier pour Les Aventures d'Arthur Gordon Pym (1838). Un passage de ce roman relate l'histoire des quatre héros, qui après une mutinerie se retrouvent seuls sur un bateau qui fait naufrage. Ils passent alors plusieurs jours sur un radeau sans nourriture, avant de se décider à tirer à la courte paille pour choisir lequel sera sacrifié pour la survie des autres. Verne reprendra même toutes les bases de l'intrigue de ce livre dans Le Sphynx des glaces.
Shakespeare a également traité ce thème avant lui. Dans Le Marchand de Venise , l'usurier juif Shylock exige une livre de chair à retirer près du coeur de son débiteur, le marchand Antonio, qui ne lui a toujours pas payé sa dette. Même si les liens ne sont pas aussi évidents, on peut supposer, sans crainte de se tromper, que Verne, issu d'une famille cultivé et aux lointaines origines anglosaxones, avait une culture suffisante pour avoir lu l'oeuvre de Shakespeare (et de fait pour avoir eu connaissance de cette référence aucannibalisme).
Cependant, Verne disposait aussi de quelques sources d'inspiration artistique. Le célèbre Radeau de la méduse de Géricault, mentionné plus haut, représente en effet une scène où des naufragés semblent être sur le point de céder à la tentation du cannibalisme entre eux. Le tableau Saturne dévorant ses enfants de Goya (1823) présente également une scène particulièrement horrible de cannibalisme. Le visage et l'attitude du dieu n'ont plus rien d'humain.Il n'est que bestialité, son visage est déformé de folie alors même qu'il dévore son propre fils. On y retrouve le fait qui révulse tant Verne que le cannibalisme soit pratiqué sur les enfants. De plus, ce tableau, reprenant un sujet de la mythologie gréco-latine, montre que l'anthropophagie existe et fascine depuis longtemps (cf. image)
Enfin, Verne reste fidèle à la légendaire précision scientifique de tous ces romans lorsqu'il aborde le thème de l'anthropophagie. Il s'inspire, en effet, de nombreux récits de voyage et de témoignages scientifiques d'explorateurs et savants de son époque. On retiendra notamment les noms de Jacques Arago et de Sir Richard Burton. Le premier était un romancier, auteur dramatique et explorateur français du début du XIX siècle qui contait ses voyages lors de salons littéraires. Il est très probable que Verne ait assisté à plusieurs de ses “conférences“. Burton, quant à lui, était également explorateur et écrivain. Sa connaissance de 29 langues différentes lui permettait la communication avec certains peuples cannibales qu'il rencontrait lors de ses expéditions. Il a, à l'occasion des ses nombreux voyages en France, eu des entretiens avec Verne qui a alors disposé d'une autre source de connaissance fiable.
Le progrès scientifique a également pu l'influencer. L'invention de la photographie à la fin du XIXème siècle a en effet permis à ces explorateurs de ramener des clichés de leurs voyages. Certains se sont même spécialisés dans la prise de photos de scènes exotiques, de manière indépendante ou pour le compte de musées. C'est notamment le cas des frères Walter et Edouard Dufty, qui avaient ouvert un studio à Nouméa. Ils ont tout une série de clichés sur le cannibalisme, dont fait partie le celui de l'introduction. Sur celui-ci, ont peut voir un combat entre trois européens et deux indigènes, armés. Le crâne humain exposé par terre est comme un présage funeste de ce qui attend les occidentaux s'ils sont vaincus. néanmoins, ces photos, prises en studio, ne représentent que des reconstitutions. Elles traduisent donc sans doute plus la representation que se faisaient les photographes des anthropophages que la réalité.